Mise à jour cinéphilique
Ne croyez pas, chers visiteurs et visiteuses, que le fait que ce blog soit en jachère depuis quelques temps (à part le résumé deauvillais mis en ligne il y a quelques dizaines de minutes), implique forcément que son auteur soit absent de ses salles obscures chéries.
Bien au contraire, il y a fait plusieurs apparitions ces derniers temps mais n’a pas eu le temps, en raison d’un emploi du temps relativement chargé (oui, oui, ça arrive de temps en temps…), de s’acquitter de ses devoirs bloggiens.
Je tente donc ce soir de rattraper ce retard en vous parlant de quelques films vus ces quinze derniers jours.
Parmi les trois films cités dans cette petite chronique, je vais commencer par celui, qu’à mon sens, vous pouvez vraiment aller voir. Sorti le 20 Septembre, La Méthode de Marcelo Pineyro, devrait être vu par l’ensemble des directeurs des ressources humaines.
Il s’agit là d’un thriller d’entreprise, qui fait froid dans le dos.
Sept candidats à un poste à responsabilité se présentent à un entretien de recrutement réalisé en groupe. Au fur et à mesure de l’avancement de cette épreuve de sélection, les candidats se demandent s’ils sont observés par des caméras, s’ils sont tous candidats ou si un recruteur est caché parmi eux, bref les interrogations se multiplient et l’ambiance est de plus en plus lourde.
Ce huis clos psychologique, servi par un casting irréprochable (Eduardo Noriega, Najwa Nimri,…) et un humour corrosif et cynique, reflète parfaitement les abus réalisés par les cabinets de recrutement dans notre société « moderne ».
On sort de ce film, horrifiés à l’idée d’aller passer un entretien d’embauche dans la moindre multinationale.
A méditer donc.
Toujours dans le registre des films « reflets d’une époque », Président de Lionel Delplanque, dresse un portait sans concession du pouvoir et de ses dangers.
Le président interprété par Albert Dupontel, portrait robot du président type de la 5ème république, entre ses convictions sincères, ses amitiés douteuses, son train de vie monarchique, ses relations avec la presse, son cabinet,…, nous rappelle à de nombreux souvenirs plus ou moins récents.
La soif du pouvoir, la corruption passive et active, des thèmes chers à notre société actuelle, sont ici part intégrante de la vie quotidienne du personnage principal.
Cela parait tellement quotidien, parfaitement maîtrisé jusqu’à un certain point, que la moindre petite malversation parait anodine, habituelle, presque normale.
Et c’est ce qui fait la principale force du film : la banalité.
Dupontel y campe un président, apparaissant au début comme humain, affable, à l’écoute, et voulant changer les choses. Au final, le pouvoir prend le dessus, et l’homme et ses convictions passent au second plan.
Là encore, même si la mise en scène reste un peu en retrait, un peu plate et sans une réelle imagination, le film tient une de ses promesses : faire un minimum réfléchir sur les coulisses du pouvoir.
Le problème principal du film tient à la minceur de son histoire : on ne retient finalement que la performance de Dupontel, l’intrigue principale, façon thriller, est beaucoup trop floue, pour intéresser et captiver, c’est dommage.
A trop vouloir montrer, à aller dans beaucoup trop de directions et à trop vouloir développer de thématiques, le film en perd son fil, une bonne partie de son intérêt et de ses intentions.
A défaut de vouloir être président, l’envie vous a peut-être effleurée de devenir chanteur.
Xavier Giannoli a voulu dresser le portrait d’un chanteur de bal, ringard et paumé, qui rencontre l’amour.
Quand j'étais chanteur, sorti le 20 Septembre était en compétition au dernier festival de Cannes.
Gérard Depardieu campe ce personnage à la fois ringard et terriblement attachant, avec naturel et exigence (pas de trucage, toutes les chansons sont vraiment exécutées par l’acteur en personne), et une réelle envie de jouer, plus vue depuis un bon moment sur les écrans.
Cécile de France, qui peut des fois énerver par son sur-jeu, reste assez sobre. Elle réalise ici une de ces plus belles performances.
L’ensemble est frais, simple, sobre et la mise en scène met parfaitement en valeur ce couple d’acteurs, à la fois touchant et sincère.
On y croit plutôt, on s’éloigne des clichés qui pourraient affecter ce genre de films, ancrés dans une réalité « nostalgique et provinciale » et l’on se plait encore à croire à la diversité du cinéma français.
Ca fait quand même du bien même si le résultat n’est pas toujours à la hauteur de nos exigences.
Voila, je vous laisse donc décider de vos prochaines excursions cinéphiliques, et je vous donne rendez-vous très prochainement pour d’autres découvertes.